Si vous êtes un temps soit peu actifs sur les réseaux sociaux, vous n’avez pas manqué le phénomène Candlelight ! En été ou en période de fêtes où l’on peut potentiellement s’offrir des billets de concerts en cadeau, Fever, l’entreprise qui détient le concept, prend votre algorithme en otage et vous bombarde d’images de concerts à la bougie.
Créé en 2019 (début de la pandémie) en Espagne, Candlelight a pour objectif premier de démocratiser la musique classique souvent jugée comme dédiée à un public âgé, ou averti ou encore privilégié… Candlelight est déployé dans 100 villes à travers le monde. Le concept reste toujours le même : des musiciens classiques (souvent un quatuor à cordes et/ou un piano à queue) reprennent des répertoires variés (des Beatles, à Queen, Vivaldi, Céline Dion en passant par Aznavour et Bridgerton ou autres films…), entourés de milliers de (fausses) bougies dans des lieux insolites. Sur le papier, c’est prometteur : j’adhère complètement au fait de proposer une expérience non seulement auditive mais aussi visuelle. Le marketing avait opéré sur moi. En pratique, qu’en a-t-on pensé ?
Contexte
Complètement matrixée par les publicités, j’ai offert deux billets à mon Amoureux pour nous faire une sortie en couple. Comme Monsieur est violoniste (son premier métier) et qu’il adore Queen, j’ai jeté mon dévolu pour une soirée Candlelight hommage à Queen, jouée par un quatuor à cordes. J’ai sélectionné deux billets de Catégorie A (en-dessous de la catégorie Premium) pour 43 euros pièce. Nous vivons en Charente-Maritime et nous nous sommes rendus à la salle de l’Oratoire de La Rochelle pour voir ce concert.
Je pense qu’il est important de préciser que mon compagnon est violoniste de formation et qu’il ne compte plus le nombre d’orchestres de toutes sortes qu’il a vu jouer ou dans lequel il a joué. De mon côté, j’ai joué un peu de musique (guitare, amateur) et je suis déjà allée voir des concerts de musique classique parce que j’apprécie cela (entre 10 et 15 dans ma vie d’adulte). Je veux dire que nous ne faisons sûrement pas partie de la cible qui a besoin de tout ce concept marketing de bougies, de lieux et de musiques revisitées pour aller voir un concert de musique classique.
Le lieu, éclairé à la bougie
Par rapport à tous les lieux insolites sélectionnés par Candlelight pour réaliser leurs prestations, la salle de l’Oratoire ne doit pas être le graal. Ce n’est pas un endroit où l’on rêve d’entrer… J’ai même failli participer à un marché de créateurs dedans ! Cette salle est spacieuse, certes. Elle a de belles arches mais l’acoustique pour le concert d’un quatuor à cordes n’est pas terrible.
Billets de catégorie A en main (sur téléphone), arrivés à 20h05 dans la file d’attente pour un début de concert à 20h30, nous avons été placés au 3ème rang dans cette grande salle de l’Oratoire accueillant un public de 300 personnes (sur 15 rangs environ).
La scène est peu surélevée (max 60 cm) et des milliers de bougies LED à flamme vacillante sont disposées au sol tout autour des musiciens. Peut-être une vingtaine de bougies sont surélevées d’1 m (sur quelques murs de pierres ou chandeliers) et quelques autres bougies sont disposées dans les rangs au sein du public… Les chaises en plastiques sont inconfortables et serrées et sont toutes disposées au sol (pas de gradins). Autrement dit : ça n’est pas si romantique (j’étais aussi proche de mon mec à droite que de l’inconnu à ma gauche) et à partir du 6ème rang, le client ne se rend pas compte qu’il est à un concert Candlelight.
Je ne suis pas choquée par le fait que ce soit de fausses bougies : ça me parait obligatoire pour des raisons évidentes de sécurité !
Un quatuor à cordes non amplifié, dans une salle pas terrible côté acoustique : je pense que les gens du fond n’ont pas pu bien entendre le concert. Même au 3è rang, le son n’était pas assez fort selon nous…
L’ambiance
Les musiciens invitent gentiment le public à chanter ou à taper du pied ou frapper dans leurs mains pour les accompagner… Aïe, aïe, aïe ! Derrière nous, les gens ne fredonnaient pas juste ou ne connaissaient pas les paroles. À côté, le monsieur ne frappait pas en rythme. Encore une fois, si tout le monde se mettait à chanter, j’imagine qu’au 7ème rang environ, ils ne devaient plus très bien entendre les musiciens…
Le concert, les musiciens
Le concert dure 60 minutes et si on compte le rappel, 65 minutes peut-être… Quand il faut se pointer 30 minutes en avance pour être bien placés, je trouve ça court pour le prix.
Les musiciens étaient sympathiques dans leur façon d’amener leur prestation. Je n’irais pas contester le fait que ce sont de très bons musiciens. Évidemment, ils savent jouer! En revanche, le violoniste reprenant la voix de Freddy Mercury n’a pas su, selon nous, lui rendre hommage. Freddy Mercury quoi ! Queen ! Une voix puissante, un groupe de rock emblématique ! Nous avons trouvé que cet hommage manquait de lumière, sans mauvais jeu de mots puisque dans tous les sens du terme. De mon point de vue à moi, j’ai trouvé que sa façon de jouer était assez scolaire, carrée et que son violon aurait dû être amplifié… Mon compagnon a dit qu’il aurait apprécié qu’il ait un meilleur violon et une meilleure interprétation. C’était en quelque sorte faire jouer du Queen à un orchestre de chambre dans une salle pouvant accueillir 300 personnes.
Enfin, nous n’avons pas eu les poils qui se dressent sur les bras en les écoutant mais nous avons passé un agréable moment parce que tous les deux, parce que ça restait agréable et parce que ouf, nous étions bien placés ! Passer une bonne soirée, c’était bien l’essentiel ! Nous avons été quelque peu déçus, dans la globalité, par rapport au prix et tout le tapage médiatique derrière… Je reste ouverte à voir un autre concert, peut-être avec un piano à queue dans cette même salle ou bien, dans un autre lieu plus spectaculaire, mais en prenant soin d’être toujours en catégorie A voire premium.
Qu'en pensez-vous ?