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L’exposition de mes enfants sur internet

Publié sur 12 Commentaires 15 min. de lecture

Aujourd’hui, je m’apprête à marcher sur un fil aussi tendu qu’une corde raide en abordant le sujet de l’exposition des enfants sur Internet, et plus spécifiquement sur les réseaux sociaux. J’aborde l’épineux sujet quelque temps après la bataille datant de bien 2 mois, où YouTube a fait savoir sans crier gare que la plateforme supprimerait les commentaires sous les vidéos laissant apparaitre des enfants et qu’elle risquait aussi de démonétiser ces dernières.

Les causes de la décision YouTube

Quelques personnes dont des blogueuses se sont positionnées rapidement pour dire « ouf, il était temps que YouTube réagisse ». J’entends presque sous de telles répliques « enfin ils pensent à protéger les enfants ». Soyons réalistes, YouTube n’a pas réagi pour le bien-être des enfants mais pour préserver sa santé financière. YT n’en a pas particulièrement après les chaines de vlog famille qui exposent chaque semaine voire chaque jour leurs enfants sous toutes les coutures et dans toutes les situations de leur quotidien. Qui plus est, ces chaines génèrent beaucoup de vues et donc d’argent… Google n’a alors aucun intérêt à démonétiser ces chaînes. Ne vous leurrez pas, YT n’est pas là pour protéger nos enfants, il est là pour gagner des ronds!

La décision serait partie du fait que des pédophiles se servent régulièrement d’images vidéos d’enfants pour les réuploader sur leurs réseaux pédophiles et en faire vous-savez-quoi d’ignoble.

Les parents, qui, au départ ne voient pas le mal de montrer quotidiennement leur famille dont leurs jeunes enfants, se retrouvent à produire de vrais casse-croutes pour ces psychopathes. Une épaule dénudée, une petite fille en jupe qui saute sur un trampoline, un jeune garçon en maillot de bain… Ce que toi ou moi, sains d’esprit regardons avec bienveillance ou sans y prêter plus d’attention, d’autres cinglés l’utilisent à des fins malveillantes.

Ces faits ayant été de plus en plus dévoilés, des marques comme Nestlé ou Disney n’ont pas voulu que leurs noms soient associés à ce genre de pratique, c’est pourquoi ils ont commencé à se retirer des publicitaires monétisant les vidéos familles sur YouTube.

Le compromis pris par YT a été de démonétiser les vidéos laissant apparaitre des enfants et de désactiver les commentaires. Cette décision est selon moi assez caduque, voire un pansement sur une plaie qui suppure, du fait que ces paramètres peuvent ensuite être réactivés par le créateur de contenu, lui-même.

En quoi je suis concernée, ce que j’en pense et comment je gère cette exposition à la fois tentante et effrayante quand on est une maman hyper connectée ? Je vais y répondre.

Le contexte de l’exposition de mes enfants

Notons que cela fait 6 ans que je m’expose sur YouTube, mon blog et les réseaux sociaux qui y sont liés : Facebook et Instagram. Je n’aime pas Twitter que je trouve être un réseau social assez malveillant et peu qualitatif. Sur cette interface, de toute façon, l’image laisse place au texte avec un nombre limité de caractères.

À l’époque où j’ai choisi d’héberger mon image et mes mots sur un nom de domaine, j’avais largement passé le seuil de la majorité et sûrement acquis une certaine maturité. C’est seulement il y a presque 4 ans que l’exposition de mes enfants a commencé à entrer en ligne de compte. Au départ, j’étais intransigeante sur le sujet : seuls pieds et mains peuvent furtivement apparaitre et hors de question de révéler le prénom de ma progéniture, ni leur date de naissance. Ensuite, ma réflexion – et celle du papa de mes enfants (il a son mot à dire sur la question) – a un peu évolué, tentant toujours de préserver au mieux le bien-être de mes enfants. Pour vivre heureux, vivons cachés, il parait.

Lorsque que je suis tombée enceinte pour la première fois, dès le 7ème mois, j’ai beaucoup échangé avec vous sur ma grossesse et ça a rendu cette période plus belle encore… Là aussi, chaque influenceuse a ses limites pour dévoiler l’intimité de sa grossesse. Certaines comme moi laissent apparaitre une photo d’échographie qui pourrait être celle de bébé-tout-le-monde. D’autres confient la mesure du périmètre crânien et de la clarté nucale tandis que ça ne me viendrait pas à l’esprit de le faire.

Lorsque je suis devenue maman, la maternité et la parentalité sont entrées au cœur de mes préoccupations alors le blog a naturellement évolué vers un blog féminin parlant de ma vie de femme et de ma vie de maman.

Au départ, je donnais à mon fils le surnom de Poutch car je ne souhaitais pas révéler son prénom, celui-ci faisant partie intégrante de son identité. Un peu avec faiblesse, j’ai fini par lâcher son prénom car j’étais fatiguée de ne faire que le surnommer. Là où au départ, je voyais son bien à ne pas publier son prénom, j’ai paradoxalement commencé à trouver dédaigneux de ne lui attribuer qu’un ridicule surnom.

De fil en aiguille, vous avez connu le prénom de mes enfants. Si on recherche leurs dates de naissance, elles ne sont pas affichées dans un statut Instagram telle une présentation de ma personne ou de mon blog, mais je les ai dévoilées dans 3 ou 4 vidéos YT et posts IG, de mémoire. Et c’est déjà énorme pour moi! Je vous présente aussi la décoration de leur chambre au fil des aménagements, et une partie de moi est mal à l’aise avec ça du fait qu’une chambre, c’est très intime finalement. Une autre partie de moi considère que sortie de son contexte, la chambre n’est pas associée à l’image de l’enfant donc j’accorde ce partage.

Quels sont les risques au fait ?

  • des prédateurs sexuels se servent de vidéos d’enfants pour satisfaire leurs vices pervers, c’est écœurant. Des sites pour pédophiles vont chercher les images sur les réseaux sociaux de parents, c’est affolant !
  • les critiques frôlant le harcèlement. J’ai déjà reçu un message privé d’un troll me disant que Pierre était un prénom bien trop ancien et moche. J’avais répondu à cette personne en publiant ma réponse publiquement, en story, et l’ensemble de mes abonnés bienveillants étaient outrés. J’imagine que de tels commentaires, ou bien d’autres concernant l’apparence physique, lus par mes enfants plus tard peuvent être blessants voire peuvent accentuer des complexes.
  • que mes enfants se retournent contre moi pour ne pas avoir respecté leur droit à l’image.
  • que des marques reprennent leurs photos dans un but publicitaire. Du temps où je vendais des bijoux, des stylistes se permettaient d’utiliser mes photos dans l’objectif de vendre, je me retrouvais même affichée dans des évènements à mon insu. D’autres marques partagent mes posts où j’apparais si ça leur a plu mais c’est anecdotique. Je n’ai pas envie que le visage de mes enfants apparaissent sur des comptes de marques dans le but qu’elles vendent davantage.
  • que les enfants se prennent au jeu de la médiatisation mais j’en reparlerai un peu plus tard dans cet article.

Qu’entend-on par exposition ?

Si j’en crois le dictionnaire, il s’agit de l' »action d’exposer, de mettre en vue (spécialement des choses à vendre) », exposer signifiant « disposer de manière à mettre en vue ».

Quelques mots me dérangent dans cette définition de l’exposition si on l’applique à mes enfants :

  • Suis-je l’individu qui peut disposer de mes enfants ?
  • Sont-ils à vendre ?
  • Est-ce que je les montre pour les montrer ?

J’ai envie de répondre non à ces trois questions. Alors quelles sont mes limites et pourquoi ?

Mes limites sur l’exposition de mes enfants sur Internet

Je ne dispose pas de mes enfants, ni de leur image ou de leur vie privée

Pour la première interrogation, non je ne dispose pas de mes enfants, ce ne sont pas mes choses. Je pense être là pour les guider, leur montrer le chemin en transmettant des valeurs et des repères mais ils ne sont pas à moi comme ma culotte est la mienne, tu vois.

Ainsi, selon le code pénal et le droit à l’image, j’ai davantage le droit de poster une photo de ma petite culotte, voire de moi-même dans ladite culotte, que de poster une photo du visage de mes gosses sur la toile !

Là encore, autant d’influenceurs que d’abonnés ont dégainé l’article du code pénal rétorquant que chacun a le droit à sa vie privée et qu’on n’a pas le droit de diffuser l’image d’un tiers sans son consentement. Mouai, je pense que certain(e)s devraient éviter d’être donneur de leçons sauf s’ils sont tellement irréprochables qu’ils vivent dans une grotte et n’ont jamais mis le doigt dans l’engrenage des réseaux sociaux!

Certain(e)s crient au scandale lorsque certains vloguent quotidiennement leur vie de famille alors qu’ils vont eux-mêmes, dans un intérêt décoration par exemple, diffuser une vidéo faisant le tour de chaque pièce de leur maison ou expliquer un souci de santé ou d’éducation avec leur enfants. Des instagrameuses publient des anecdotes sur leurs enfants, en image, en story sur leur phrasé, sur leur vocabulaire, sur leurs premières années d’école… D’autres sont plus discrètes sur ces sujets. Je ne juge pas l’un ou l’autre cas, je trouve que, une fois qu’on a mis le nez dedans, c’est compliqué de trouver le juste milieu, de ne rien montrer. Moi-même dans cette mascarade, je suis plus ou moins discrète dans certains cas.

Et puis quand on n’est pas malveillant de base, c’est difficile de concevoir la malveillance qui pourrait émaner des autres à travers le prisme des photos de nos bambins.

Aujourd’hui, les réseaux sociaux re-configurent le rapport entre privé et public. Ils sont devenus un endroit où tout ce qui est public n’est pas forcément destiné à tout le monde…

Je trouve alors très moyen l’entourage qui va juger les quelques posts sur mes enfants trop intimes alors qu’eux-mêmes publient naïvement sur leur mur Facebook des photos de leurs enfants en maillot de bain! Qui est assez crédule aujourd’hui pour croire que Facebook respecte réellement ta vie privée ? J’en vois aussi plus d’un qui ne sait pas administrer les critères de vie privée sur ce réseau!

De surcroit, je tente toujours de publier des photos réussies de mes enfants tandis que ces mêmes personnes qui me critiquent dégainent sur leurs murs-FB-pseudo-privés des photos prises sous un angle peu flatteur. En me mettant dans la position de nos enfants respectifs adultes, je préfère être dans la position des miens qui retrouveront d’eux quelques beaux clichés d’une moitié de visage plutôt que l’enfant de l’autre qui me critique et qui retrouvera une photo de lui où il tire la tronche dans la cuisine à côté du balai à serpillère, même si la photo est soit disant restreinte au cercle privé.

Mes enfants n’ont rien signé, certes, mais j’ose espérer que nos relations resteront assez harmonieuses pour ne pas qu’ils me reprochent quoi que ce soit en me trainant en justice à l’avenir.

Sur Instagram, je suis un peu plus laxiste : on aperçoit de façon anecdotique la moitié du visage de l’un et de l’autre mais pas plus, bien que je sois persuadée que mes enfants sont magnifiques. C’est parfois irrésistible de publier une photo craquante! Par ailleurs, en aucun cas leur joli minois n’a fait l’objet de sponsoring. Ils ne sont pas non plus forcés à une quelconque mise en scène pour obtenir la photo : je tiens au naturel des clichés, et à la liberté de mes enfants.

En outre, ma limite sur ce que je montre et dans la fréquence de publication de photos de mes enfants se place de façon à ce que, si vous les croisez dans la rue sans moi, vous avez peu de chances de les reconnaitre.

La limite réside aussi dans le fait de ne pas montrer mes enfants dans leurs mauvaises dispositions : vous ne les verrez pas dénudés, ni au réveil le matin les yeux collés, ni en pleine tempête émotionnelle! Vous ne les verrez pas négociant avec moi pour obtenir quelque chose, se roulant par terre, en train de dire un gros mot… Dans chaque post où ils apparaissent, je les mets en valeur.

Je ne souhaite pas exploiter mes enfants pour gagner de l’argent

À date de l’article, je n’ai jamais fait de contenu sponsorisé avec une marque proposant des produits pour enfants. Je ne suis pas contre d’office… Ça se réfléchit, ça se discute, pour mener à bien un tel projet dans le respect de mes enfants et de leur bien-être. Ma règle est que la caméra ne sera jamais braquée sur eux constamment de façon à ce que mes réseaux soient presque les leurs et non plus les miens.

Si on prend pour exemple ma dernière sponsorisation d’une vidéo où je communiquais sur le perçage d’oreilles offert pour tout achat dans une boutique. Certes, Pierre apparait (visage flou) dans cette journée de ma vie de maman mais il n’est pas du tout concerné par l’opération pour laquelle j’ai été rémunérée, c’est-à-dire parler de l’offre commerciale sur le perçage d’oreille. Il n’a aucune « valeur ajoutée » à la collaboration.

En outre, le fonctionnement mercantile de YouTube, qui rémunère les créateurs de contenus selon leur nombre de vues, n’est un secret pour personne. Sauf que je ne pense pas qu’on puisse dire que je fasse partie de la sphère des chaines YouTube famille dont certaines ont désormais atteint la catégorie de chaîne télé-réalité. De plus, si mes enfants apparaissent en vidéo (avec un flou gaussien sur le visage), ils ne sont jamais mis en scène dans le but de faire l’objet de la vidéo et qu’elle génère plus de clics, plus de likes, plus de vues. Certes, beaucoup d’études montrent que les enfants sont prescripteurs d’achats et les parents family-vloggers l’ont bien pigé mais j’évite que mes enfants deviennent putaclic !

Mes enfants sont mineurs, mon travail ne doit pas devenir le leur, ce ne sont pas mes poussins aux œufs d’or. Si une marque enfant (vêtements, jouets…) se présente à moi pour un partenariat, j’étudierais toujours la proposition en veillant à ne pas montrer leur visage si un contrat aboutit à une création de contenu. Je ferai attention à ne pas les faire parler à la caméra pour le choix éducatif cité ci-après. J’ai des limites bien précises dans ma tête, en accord avec leur Papa.

Photo Instagram où j’avais tourné le phénomène en dérision en parlant de mon chien

Si je montre des vêtements d’une marque pour enfant, il y a moyen de montrer les vêtements portés sans montrer leur visage (ou avec lunettes et chapeau), sans faire parler les enfants… Je pourrais être amenée à le faire mais ma limite sera dans le fait que ça ne doit pas être répétitif ni contraignant pour mes enfants.

Ne pas les exposer est avant tout un choix éducatif

Bizarrement, ce qui m’effraie le plus est l’idée que mes enfants, si jeunes, croient exister au travers le prisme des réseaux sociaux. Au-delà des trolls et autres haters qui peuvent venir bousiller la santé mentale d’un enfant, comment un enfant se construit sainement quand il se sait observé et admiré par des milliers de personnes ?

Sur des chaines de vlogs famille pourtant très respectables, voir une enfant de moins de 4 ans bouger en fonction de la caméra devant elle, dire chaque jour bonjour à des gens qu’elle n’a jamais vus, ou encore montrer un objet à la caméra, ça me gène! Je souhaite vivre avec mon temps mais je trouve que ces comportements ne sont pas anodins et ça crée chez moi un malaise. J’aurais trop peur que faire ainsi vienne perturber le développement personnel de mes enfants. À mon sens, la course aux likes et aux partenariats est loin des problématiques des cours d’école primaire ou de collège!

De plus, comme ma propre chaine, les chaines de ces personnes visent à montrer le positif. Cependant, elles veulent aussi montrer que leur vie est toujours bien remplie avec des activités correspondant aux tendances des ventes, faisant des enfants, des objets de consommation. Les abonnés consomment le contenu, je n’ai pas envie que mes enfants soient un contenu consommé.

De toute façon, publier des vlogs famille quotidiens ou les regarder ne me plait pas. J’ai l’impression d’espionner par le trou d’une serrure et de manquer ma propre vie.

Je trouve aussi malsain de faire croire à son enfant que ses moindres faits et gestes quotidiens intéressent tout le monde. Quand je vois des titres de vidéo du type « son premier cinéma » ou « elle passe la nuit chez une copine » – je me sentirais pleine de voyeurisme d’ouvrir la vidéo – n’est-ce pas inciter l’enfant à l’égocentrisme en grandissant ? Il y a tellement de contenus créatifs à proposer… Qu’ils apparaissent discrètement (sans montrer clairement leur visage) pour montrer leur look, c’est une chose, mais je ne veux pas que mes enfants croient que raconter sa life est créatif.

Pourquoi un enfant ferait un unboxing à la place du parent si ce n’est parce qu’il est forcément plus cute et génère plus de vues? La mise en scène est évidente et le naturel est chassé. Je trouve que c’est adapter son enfant au désir parental au risque de ne pas lui laisser exprimer totalement son individualité. N’est-ce pas tenter de faire entrer son enfant dans un moule ?

Et si l’enfant a conscience de sa popularité ou s’il y est habitué mais que tout s’écroule… Est-il armé dans la gestion de ses émotions face à cela ? Si le parent arrête du jour au lendemain pour une raison ou une autre, que dire a l’enfant habitué à gigoter devant une caméra ? Qu’il n’est plus intéressant pour personne ?

Pour ce qui est de propos de trolls pouvant un jour les blesser , je ne laisse rien de tel en ligne sur la toile.

Pour conclure, je ne suis pas parfaite sur le sujet et le risque zéro n’existe pas. Mes enfants sont tellement au centre de mes préoccupations et je les trouve tellement beaux que je voudrais souvent les montrer au monde entier. Cependant, pour leur bien-être , je me fixe des limites pour les préserver des risques inhérents à leur exposition sur les réseaux. Montrer leur tenue de façon anecdotique, payée ou pas pour le faire (mais toujours avec classe) est une chose, que leur quotidien soit surexposé en est une autre. J’évite cette dernière pratique. Pour certains, j’ai conscience que j’en montre énormément, pour d’autres, je ne satisfais pas assez la curiosité.

Je ne suis pas parfaite et aucune maman influenceuse ne l’est !

J’entends régulièrement des blogueuses ou Youtubeuses (ou influenceuses, appelez-les comme vous voulez), adorables certes, dire être intransigeantes quant à l’exposition de leurs enfants. Si je pense à quelques-unes, elles donnent quand même les informations suivantes à leur sujet : prénom de l’enfant, date de naissance, intérieur de leur chambre, images et vidéos de dos, garde-robe, adresse postale, lieux fréquentés, activités extra-scolaires et lieux de celles-ci, quelques détails sur les difficultés de leur vie de maman, leurs goûts, … etc. Si bien que j’ai déjà reconnu l’enfant d’une blogueuse dans un lieu sans qu’elle soit avec sa maman parce que le look de la petite fille était reconnaissable, l’endroit etc. Fort heureusement, je ne suis pas malveillante !

Ce que je veux dire dans ce dernier paragraphe c’est que ni ces mamans auxquelles je pense, ,ni moi-même ne sommes parfaites ! On ne fait pas partie du pire du lot certes, mais je ne vais pas passer mon temps à être donneuse de leçons à ce sujet, non plus et je ne souhaite pas que cette zone de commentaires devienne une zone de leçons ! 

Et toi, si tu es parent, blogueur ou non, comment gères-tu l’exposition de tes enfants sur les réseaux sociaux ?

Ce sujet peut exalter les foules, je t’invite à rester cordial(e) en commentaire, les remontrances à mon égard sur des précédents posts ne m’intéressent pas pour la discussion.

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12 Commentaires
  • Marion
    mai 1, 2019

    Bonsoir Justine! J’avais hâte de lire ton avis sur ce sujet. Je suis ravie! Comme d’habitude, la forme et le fond sont agréables à lire.
    C’est un sujet qui m’intéresse parce que je suis plutôt choquée de cette exposition à outrance des enfants sur internet. Je ne parle même pas des chaînes famille qui mettent en scène la vie quotidienne de leurs enfants et qui se font de l’argent/produits gratuits sur leur dos. Tu as très bien décrit les dangers et les effets sur le développement psychologique des enfants. Je suis comme toi : pour moi c’est rien d’autre que de la télé-réalité. Ça me fait penser à une vidéo insta d’une blogueuse très connue qui était fière de montrer sa fille de 2 ans marchant avec un faux téléphone en lui parlant comme si elle faisait une story. Elle trouvait ça trop mignon comme mimétisme.. no comment! J’adorais la suivre mais son compte et son blog prenne une tournure qui me dérange. J’ai l’impression de vivre chez eux.
    J’aime beaucoup aussi ton honnêteté sur la difficulté à ne pas « montrer » ses enfants en toute bienveillance. C’est difficile surtout quand on a un contenu axé « vie de maman ».
    Je réagis à ton histoire de « reconnaître l’enfant dans la rue ». Il y a quelques semaines, j’ai fait l’expérience de croiser une petite fille au parc accompagnée de sa nounou. J’ai été choquée parce que je suis abonnée au compte de sa maman sur Instagram. Je connais donc son prénom, sa date de naissance, qui est sa maman, qu’elle va avoir un petit frère et même son adresse parce que le hasard de le vie fait qu’elles vivent à côté de mon travail. Je les croise souvent. Je me dis toujours que même si cette maman a un compte Instagram bienveillant. C’est déjà trop…je suis gênée de savoir tout ça et de reconnaître cette petite fille qui n’a rien demandée… j’ose pas imaginer si un pervers… bref!
    Je trouve que tu as trouvé le bon équilibre pour une blogueuse orientée entre autre «  vie de maman ». Contrairement à d’autres qui sont tombés dans l’exposition de leur vie quotidienne, tes contenus restent qualitatifs. Tu es l’une des seules que je suis sans être « gênée » par les posts ou les vidéos.
    J’ai un avis assez tranché sur le sujet désolé! Exposer l’intimité des enfants, les faire participer à des vidéos en profitant de leur naïveté, ça me rend triste.
    Merci pour cet article très intéressant. Je me sens moins seule.
    Bises

    • Justine
      mai 5, 2019

      Salut Marion et merci de ton commentaire. Je comprends ton ressenti.

      bien à toi
      Justine

  • J’ai pris beaucoup de plaisir à lire cet article. Je comprends entièrement ton point de vue ! Je ne savais pas que tout était partie d’une question de « détournement des images à des fins pédophiles »… Ca fait froid dans le dos…
    Merci d’avoir pris ta plume pour exposer ton avis. Je trouve cela très pertinent pour aborder le débat et nourrir les réflexions de chacun !

    • Justine
      mai 5, 2019

      Bonjour Charlotte,
      Du moins, c’est l’information que j’ai eue. Effectivement, il existe des gens abjectes.

      Merci de ton commentaire.
      Bien à toi

      Justine

  • Delphine
    mai 2, 2019

    Article très intéressant, parfaitement rédigé, plein de bons sens et sans culpabilisation ou de « moi je sais mieux que tout le monde et mon avis est le meilleur » (comme on a pu voir ou lire chez beaucoup de YT suite à cette polémique)
    Bravo Justine pour ce bel article !

  • Workingmutti
    mai 2, 2019

    J’ai fais le choix de ne pas montrer le visage de mes enfants sur IG ou les blogs, ni mon visage ou celui de mon conjoint. Mais récemment, je me suis interrogée sur la question de la vie privée et le partage des anecdotes sur mes enfants. Comme tu le dis, on est aussi dans la divulgation de la vie privée dès qu’on poste ce genre de chose. Mais c’est sur qu’on y pense pas au premier abord.

    • Justine
      mai 5, 2019

      Coucou
      Et oui, personne n’est parfait j’ai envie de dire, ni toi, ni moi. On essaie de faire au mieux et certes, côté exposition, point trop n’en faut à mon sens mais parfois, on vit avec son temps et on se lâche, sans imaginer le mal que certains peuvent faire.

      bises
      Justine

  • Picou
    mai 3, 2019

    Ton article est très intéressant et pertinent. Tu soulignes des points importants, tout en nuances – mon avis est assez similaire au tien, je préfère placer l’accent sur mon contenu que sur mes anecdotes précises de ma vie de famille. Je ne montre jamais le visage de mes enfants, ni leurs moments d’intimité, ni ne dévoile leurs données personnelles ; et comme toi, voir des enfants conscients d’être filmés et mis en avant me met mal à l’aise. Pour autant, je crois qu’il ne faut pas juger trop sévèrement l’exposition des enfants – pour quelques parents clairement négligent et prompts à l’appât du gain, une majorité font comme ils le jugent le mieux, et il est si facile de se laisser entraîner par le système sans s’en rendre compte…

    • Justine
      mai 5, 2019

      Bonjour,

      J’ai moi-même avoué certaines de mes faiblesses dans le système à ce sujet.

      Les conséquences néfastes de l’exposition des enfants sur internet ne s’expriment pas à chaque seconde, heureusement… (du moins j’espère).

      Après, juger, on le fait tous, tous les jours. Juger c’est prendre position sur un sujet. Ce qui est moins sympa c’est de condamner. Or je ne condamne personne et mon article n’en a pas le pouvoir.
      bien à toi
      Justine

  • Pauline
    mai 20, 2019

    Point de vue très intéressant et je suis globalement d’accord avec toi! Personnellement j’ai arrêté de suivre certains comptes qui ne font quasiment plus des vlogs et story famille car je trouve que certains vont vraiment trop loin ( en terme de situation, de quantité, de temps…) et surtout après remise en question celà ne m’intéresse pas !! Bien que j’aime les partages que l’ont peu trouver sur les réseaux sociaux, ai-je vraiment besoin de savoir tout ces détails d’un enfants que ne fait pas partie de ma famille/amis ? Malheureusement pour ce qui est de la lutte contre les pédophiles je ne pense pas que ces mesures aient un impact important : ils existaient bien avant les réseaux sociaux et un enfant qui n’a jamais été « exposé » n’est pas à l’abris de tomber sur un taré dans la rue…

    • Justine
      mai 22, 2019

      Salut Pauline,

      oui, en termes de quantité de vlogs, le côté quotidien me gêne aussi.

      Pour ce qui est de la lutte contre les pédophiles, ce que tu dis est discutable. Au même titre que tu mets en place un cadre pour ton enfant dans la rue :
      – ne pas le laisser se promener seul avant un certain âge,
      – ne pas lui faire faire un spectacle devant des centaines de milliers de gens,
      – veiller à ce qu’il ne soit pas suivi jusqu’à sa maison,
      – ne pas lui faire faire un gâteau (l’exploiter) pour le vendre…

      Si on fait le parallèle avec la toile, on voit beaucoup de parents youtubeurs qui :
      – publient à tout va des images où l’enfant apparait seul sur des centaines de vidéos à visage découvert, voire à corps plus ou moins découvert.
      – publient des vidéos de leur enfant, lui même conscient d’être mis en spectacle/filmé, et c’est vu par des milliers de personnes,
      – rendent reconnaissable leur lieu d’habitation, voire leur maison (genre si t’habites le bled d’â côté, il sera facile de trouver la maison de vlogueurs quotidiens)
      – publient une vidéo monétisée « regardez je fais une recette avec mon adorable fille de moins de 4 ans ».

      Donc bon, ne pas trop montrer n’empêchera pas, certes, que ma fille un jour se fasse agresser dans la rue, mais au même titre que je la protège et fixe un cadre dans la rue, j’essaie de mettre un cadre sur la toile…

      bises