La blogueuse féminine et la politique

Depuis le temps que vous venez dans cet endroit – hé oui, ça nous rajeunit pas tout ça ! – vous avez sûrement remarqué qu’il n’est pas dans ma philosophie de parler – de parler peu, ça c’est sûr, vous mêmes, vous savez! – politique ou de parler de la courbe du chômage ou autres sujets sensibles qui divisent les troupes! Ce n’est pas réellement un principe que je me suis fixé. Au départ, le blog n’avait juste pas de légitimité sur ce thème et il n’en a toujours pas vraiment. Désolée de vous décevoir, ce n’est pas parce que la blogueuse féminine est écervelée ou insouciante qu’elle ne disserte pas ses avis politiques sur la toile. Le consensus était juste d’offrir aux gens de passage sur cette plateforme, via mon écriture exacerbée et des vidéos frivoles face caméra, de la futilité, de la légèreté dans vos quotidiens. BDSP est sensé être un échappatoire suite à une journée morose, un recueil de jolies couleurs après une semaine terne, un lieu où on excusera vos virées shopping inutiles alors que vous avez des difficultés à boucler vos fins de mois… Un endroit où vous pouvez vous rassurer que les autres mamans ne sont pas parfaites non plus mais font juste comme elles peuvent. Ce blog est aussi beaucoup pour moi un prétexte d’aligner des mots à travers mon clavier, d’épuiser mon désir d’écriture, et de papotages, parfois.

Rassurez-vous, jamais débat politique ici on ne fera, l’ambiance là ne changera pas, la revue mascara survivra!

Je dois reconnaitre que même dans ma vie de tous les jours – celle où on se tape la bise quand on se croise – je n’aime pas forcément parler politique. Le fait est que  je ne suis pas fan des débats enflammés entre amis ou connaissances, et je fuis les conflits. Par lâcheté, peut-être et si tu veux l’interpréter ainsi… Je suis quelqu’un d’assez calme et pacifique alors j’ai toujours du mal à capter comment la défense d’un candidat puisse générer autant de passion. Genre le mec (ou la meuf) chef d’un parti politique peut mériter ta défense au point de te fâcher avec ton meilleur ami ?

Alors que j’estime avoir peu de légitimité pour parler politique – enfin je n’en ai pas moins qu’une Florence Foresti ou un Jonny Hallyday qui aiment ouvrir leur clapet, non ? – , j’avoue être effarée depuis les quelques semaines qui ont précédé le premier tour des présidentielles. Les stars se font donneurs de morale – c’est vrai que ce serait flippant si Laetitia ne pouvait plus s’offrir des sacs à mains Chanel. Les gens se réinventent experts politiques. De nos jours, on ne crie plus ses revendications politiques avec une banderole dans la rue, il faut croire que la génération actuelle n’aime plus marcher! On veut finir number one des tweets et puis, c’est tellement plus facile de rédiger des statuts Facebook, en gros caractères, avec plein de smiley et de points d’exclamation ! Je ne parle pas ici des gens qui font de l’humour sur les candidats… La parodie me fait souvent sourire aussi.
On attend que ses copinautes viennent liker le statut… S’ils ont le malheur de contredire l’auteur en commentaire, ou pire d’avoir quelques points en accord avec le parti opposé, gare à eux, ils seront radiés de leur liste d’amis! BDSP aime partager sur différents réseaux sociaux : le blog annonce la parution de ses articles sur Facebook et Instagram mais aussi Twitter. Je suis donc assez présente via mes comptes personnels, pour le partage justement, et alimenter ces pages de sujets appartenant, même parfois de loin, à un thème auquel les gens se sont abonnés. Ainsi, si j’avais envie de suivre des chaines aux ambitions critiques politiques, je m’abonnerais et le partage d’avis politiques prendrait tout son sens! En outre, en aucun cas, je n’ai envie d’être polluée par mes copains Facebook de leurs avis. D’ailleurs, la justification d’un avis politique peut-elle tenir dans un post de 140 caractères Twitter ?

Cela me laisse perplexe.

S’il ne s’agissait que de la publication de leurs avis, je ne leur en tiendrais pas rigueur. Ce qui me dérange, c’est qu’on essaie de m’influencer. Cela peut vous surprendre étant donné que le deuxième nom attribué aux blogueurs est influenceurs ! Mais Internaute, t’ai-je déjà dit que tu étais une merde si tu n’utilisais pas des fards à paupières Urban Decay ? Est-ce que j’ai banni des utilisatrices Instagram parce qu’elles portaient un bracelet Pandora ? Non.

Hey, toi, gentil copinaute Facebook, quand tu hurles ta rancune, je cours sur Instagram où règnent chatons et magnolias, quel impact ! Et qui te dit que j’ai envie de connaitre ton avis? Et surtout, crois-tu que tu sauveras la France en aboyant ton avis politique à tes 134 amis Facebook ? Non parce que c’est moyennement sympathique de traiter les autres de lâches ou d’incultes sans savoir ce qu’ils ont voté ?… Oui parce que bon, s’ils sont 134, sont-ils concernés par ta rancune et ton statut sert-il à quelque chose ? Je suis fatiguée de l’infiltration de propagande sur ma page FB.

Sachant que comme pour chaque élection, ceux qui auront voté pour l’élu trouveront moyen de se plaindre encore pendant 5 ans !

Alors même si sous mon trait de liner et mon collier plastron j’ai une conscience politique, on ne parlera pas en commentaire ici des doutes qui nous hantent tous et je ne veux pas savoir pour qui vous allez voter (il y a peut-être une bonne raison si le vote est anonyme, au fait). Imaginez, vous vous friteriez toutes en commentaires, ce serait naze, non?

J’invite donc chacun qui veut s’exprimer pour changer le monde, à raison d’une fréquence élevée sur ses réseaux sociaux, à le faire de façon civilisée et intelligente et au mieux, dans un endroit adapté. Pourquoi pas ouvrir un blog – si, si, je vous assure, c’est libérateur – et qui voudra vous lire s’abonnera! Il y’a toujours de la place pour qui veut ouvrir sa gueule s’il l’ouvre au bon endroit, où les gens sont disposés à l’écouter !

Bon vote et peace & love !

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