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A lire : « Où on va, Papa? », l’art de l’auto-dérision touchante

Publié sur 3 Commentaires 3 min. de lecture

Aujourd’hui, je me réinvente critique littéraire ! ;) Mais noooon je ne me la pète pas! Mais bon, je lis donc je suis! Alors je peux, dans mon blog de nana, donner mon avis sur un livre qui m’a émue et qui pourrait certainement toucher beaucoup de mamans… et de parents !

ou-on-va-papa-jean-louis-fournier « Où on va, Papa? » de Jean-Louis Fournier. Je ne serai pas très longue sur ce roman, le résumé parle de lui-même.
Je connaissais déjà l’auteur quand j’ai découvert ce livre. J’en connaissais l’humour et je l’adore.
Jean-Louis Fournier a un style bien à lui, à l’observation des autres et de la société tournée dans une auto-dérision puissante. Il use d’intelligence, de cynisme et même de poésie. Pour les plus flemmards en lecture, sachez qu’il intègre tout ça dans des bouquins très courts! La combinaison gagnante quoi!
Je cite ce bouquin en disant qu’il plaira aux mamans mais Jean-Louis Fournier, je pense, s’adresse à tous les genres. Quand j’ai commencé à lire ses bouquins, j’imaginais un jeun’s se cachant derrière ;)
Façon de parler car on s’aperçoit vite d’une grande maturité pour composer si bien. Bref, je passe de très bons moments à lire les romans de cet homme qui a aujourd’hui près de 75 ans!

J’ai récemment offert ce livre à quelqu’un de proche qui ne connaissait ni le sujet ni l’auteur. Cette personne a aimé et j’espère qu’elle l’aura partagé avec d’autres. Si elle ne connaissait pas, je me dis que cet auteur est encore bien trop peu connu. Alors je partage cet ouvrage avec vous…

« Jusqu’à ce jour, je n’ai jamais parlé de mes deux garçons. Pourquoi ? J’avais honte ? Peur qu’on me plaigne ? Tout cela un peu mélangé. Je crois, surtout, que c’était pour échapper à la question terrible : « Qu’est-ce qu’ils font ? »
Aujourd’hui que le temps presse, que la fin du monde est proche et que je suis de plus en plus biodégradable, j’ai décidé de leur écrire un livre. Pour qu’on ne les oublie pas, qu’il ne reste pas d’eux seulement une photo sur une carte d’invalidité. Peut-être pour dire mes remords.
Je n’ai pas été un très bon père. Souvent, je ne les supportais pas. Avec eux, il fallait une patience d’ange, et je ne suis pas un ange. Quand on parle des enfants handicapés, on prend un air de circonstance, comme quand on parle d’une catastrophe.
Pour une fois, je voudrais essayer de parler d’eux avec le sourire. Ils m’ont fait rire avec leurs bêtises, et pas toujours involontairement. Grâce à eux, j’ai eu des avantages sur les parents d’enfants normaux. Je n’ai pas eu de soucis avec leurs études ni leur orientation professionnelle. Nous n’avons pas eu à hésiter entre filière scientifique et filière littéraire. Pas eu à nous inquiéter de savoir ce qu’ils feraient plus tard, on a su rapidement que ce serait : rien.
Et surtout, pendant de nombreuses années, j’ai bénéficié d’une vignette automobile gratuite. Grâce à eux, j’ai pu rouler dans des grosses voitures américaines.« 

Je vous rassure, il a d’autres romans plus « rigolos », bien que celui-ci parvient à l’être quand même. Comme j’essayais de dire plus haut, c’est une prouesse de tourner un sujet très pesant en dérision. Ici, Jean-Louis Fournier a joliment réussi cela. Je vous recommande donc ce roman! Pas seulement parce qu’il a obtenu le Prix Femina en 2008 mais parce que le sujet et la façon à la fois légère, profonde et ironique d’en parler ici sont bouleversants et admirables.

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2 Commentaires
  • elodie
    mai 14, 2013

    c’est vraiment un très bon auteur effectivement cynique et dure dans sa façon de parler mais ses livres sont supers et souvent très courts donc facile a lire. un autre titre pas mal c’est « mouchons nos morveux » pour ceux celle qui ont des enfants ou bien nous même qui l’avons été un jour on se retrouve forcement !!!
    et un autre tres bien aussi que j’ai lu « il a jamais tue personnne papa ».

    • biendanssapeau
      mai 14, 2013

      je confirme pour « il a jamais tué personne mon papa » => très touchant. Je n’ai pas lu « mouchons nos morveux par contre… je note ;)